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« La génétique bovine sécurise mon exploitation »

« Facilité de vêlage, rime avec confort de travail et réduction des frais vétérinaires », note Romuald Martin.

Dans la Sarthe, Romuald Martin capitalise sur son long travail de sélection pour vendre des animaux reproducteurs de race blonde d’Aquitaine.

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Le lieu-dit Les Perrais, à Brains-sur-Gée (Sarthe), est de plus en plus connu des amateurs de la race blonde d’Aquitaine. C’est là que Romuald Martin a notamment fait naître Océan, taureau de six ans, avec un index Ivmat à 129, qu’il vient de céder à des éleveurs de la Vendée. « Il m’a apporté une très bonne homogénéité dans le troupeau. Mais comme ses premières filles vêlent en ce moment, je ne peux pas le garder », regrette-t-il. Qu’à cela ne tienne, l’éleveur s’appuie sur un nouveau taureau qu’il a également produit lui-même, Totor, doté d’un Ivmat de 126.

« Mes parents avaient des charolaises et des rouges des prés. Mais en 1996, lors de la crise de l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine), le prix des broutards charolais a beaucoup plus chuté que celui des blonds. Cela a été le premier déclencheur pour faire basculer le troupeau 100 % en blonde d’Aquitaine ». À partir de 2006, Romuald Martin se lance dans l’engraissement d’environ 150 taurillons par an, achetés en ferme et vendus directement en abattoir, aux côtés de son propre troupeau.

Trois principaux critères

Après dix-huit ans de vente d’animaux engraissés, l’éleveur a fait ses comptes. « En 2022-2023, j’ai vendu deux vaches engraissées de 635 kg, l’une en E=, l’autre en U+, au prix de 6,05 € par kg de carcasse, soit une moyenne de 3 831 € par vache. Or, la même année, j’ai vendu des vaches maigres à 2 200 €. Sachant que l’engraissement me coûte environ 1 500 € par tête, j’ai donc gagné 131 euros par vache engraissée pour tout mon travail pendant sept mois. Alors, le plaisir que j’avais à travailler ma génétique depuis plus de vingt ans est devenu une obligation économique », résume Romuald Martin.

La preuve est rapidement faite : il vend cinq vaches pleines comme reproductrices à 3 000 euros. « Vendre de tels animaux, même en fin de carrière, ça peut aider un collègue à disposer d’une souche de reproductrices », estime-t-il.

L’éleveur se tient à trois principaux critères de sélection : la facilité de vêlage, la capacité laitière et l’équilibre entre les développements squelettiques et musculaires. « Facilité de vêlage, rime avec confort de travail et réduction des frais vétérinaires, note l’éleveur. Pour tout le troupeau, j’en ai eu pour 811 euros l’an dernier contre plus de 3 000 euros en 2017 et 6 000 euros en 2015. » Avec un lait maternel de qualité, « on réduit le coût de l’élevage des génisses ».

Quant au développement musculaire, « un descendant d’Océan a un potentiel génétique de 39 kg de plus que la moyenne de la race au sevrage soit 160 euros de plus par tête. À raison de 25 broutards vendus par an, on arrive à plus de 3 000 euros. À ajuster bien sûr avec l’alimentation. » Quand Romuald Martin ajoute l’avantage sur la conformation (U+), il dépasse 4 200 euros de recettes pour ces mêmes 25 broutards. « La génétique est réellement un levier pour rentabiliser son travail », souligne l’éleveur.

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